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Marc Dutroux

Tueur en série



Marc Dutroux, né 6 novembre 1956 à Ixelles en Belgique, est un criminel condamné à la prison à perpétuité, dans ce qui est appelé « l’affaire Dutroux ».


En 2004, il est reconnu coupable d’assassinats et de viols sur mineurs, de séquestration d'association de malfaiteurs et de trafic de drogue.


Biographie :


A la naissance de Marc Dutroux sa mère affirmera qu’il n’était pas désiré, et son père n'est pas sûr qu'il soit son fils : « Quand on a décidé de se marier et qu'on a eu une relation, elle venait de quitter un autre copain. Donc, elle était peut-être enceinte de l'autre ».

Marc Dutroux, évoquant des relations incestueuses mère-fils.

Sa scolarité en primaire est qualifiée de « normale » par sa mère, même si certains de ses enseignants de l'époque le décrivent comme « indiscipliné et insupportable ».

Durant son enseignement secondaire, il se fait renvoyer de plusieurs établissements pour des problèmes disciplinaires. Bien qu'il obtienne un diplôme d'électricien à Nivelles, Marc Dutroux n'est pas conservé par l'établissement car il « vendait des photos osées à un élève de l'internat ».

À sa majorité, il quitte la maison familiale pour un kot à Gosselies. Il s'essaie au métier d'ajusteur et se prostitue. Sa mère déclare : « Je n'ai jamais pensé qu'il pouvait être effectivement homosexuel [même si] jusqu'à l'âge de 18 ans, il n'a jamais fait preuve d'une attirance particulière pour les femmes […] il donnait l'impression qu'il pensait qu'une femme était un objet que l'on couche sur un lit ».

En 1975, Marc Dutroux entame une relation avec Françoise Dubois, une orpheline, âgée de 17 ans. Ils se marient et donnent naissance à deux garçons, Dany en 1977 et Xavier en 1979.

Deux ans plus tard, Marc Dutroux rencontre Michelle Martin, une jeune institutrice de 21 ans. Il devient son amant tout en lui dissimulant sa situation maritale. Françoise Dubois obtient le divorce en 1983 après s'être plainte d'infidélités et de coups reçus. Marc Dutroux aurait expliqué à sa mère : « je l'ai refilée à un ami parce qu'elle ne me convenait plus ».

Libérée de Françoise Dubois, Michelle Martin rejoint Dutroux à Charleroi. En 1984, ils donnent naissance à un garçon qu'ils nomment Frédéric.

C'est à partir de cette période que Marc Dutroux effectue de nombreux larcins, volant « tout ce qu'il trouve » et rackettant des personnes âgées, dont sa propre grand-mère. Il se rend en Europe centrale d'où il ramène de « très jeunes filles », qu'il séquestre et viole, parfois en présence de Michelle Martin.

Le 16 décembre 1988, alors qu'il est incarcéré à la prison de Jamioulx, Marc Dutroux épouse Michelle Martin. Le couple a deux autres enfants – Andy et Céline – nés en septembre 1993 et novembre 1995.

Selon Le Parisien, Marc Dutroux ne s'est jamais occupé de ses garçons, il désire avant tout une fille dans le but de pratiquer l'inceste pour « l'initier à l'amour ». Il est arrêté durant l'été 1996 et ne commet pas ce crime sur Céline. En 2003, alors qu'ils sont tous les deux emprisonnés, Marc Dutroux et Michelle Martin divorcent après 15 ans de mariage.

Lors de son procès en 2004, mettant en avant le fait que « sa sexualité n'est pas uniquement orientée vers les enfants », des experts le décrivent plus « vrai psychopathe » que pédophile.

En 2021, la ville de Charleroi annonce que sa maison laissera place à un mémorial baptisé « Entre terre et ciel ».


Premières condamnations :


  • En 1979, Marc Dutroux est condamné à un mois d'emprisonnement pour vol.

  • Le 4 février 1986, Marc Dutroux et Michelle Martin sont emprisonnés pour des faits de séquestrations, d'enlèvements et de viols de mineures de moins de 16 ans commis entre 1983 et 1985. Michelle Martin est libérée en avril 1986, mais Marc Dutroux reste incarcéré.

  • En 1988, Dutroux est à nouveau condamné à quatre mois de prison pour recel.

  • En avril 1989, ils sont condamnés à, respectivement, 13 ans et demi et 5 ans de prison ; Michelle Martin retrouve la prison.

  • En août 1991, Michelle Martin est libérée. Bien que le procureur et les psychiatres s'y soient opposés, Marc Dutroux bénéficie, en avril de l'année suivante, d'une libération conditionnelle.

  • En novembre 1992, il est accusé d'attouchements sexuels sur des jeunes filles à la patinoire de Charleroi. Interrogé par la Police communale, il est aussitôt relâché sans être inquiété.

  • À la suite d'un différend sur le vol d'un camion, Marc Dutroux séquestre deux délinquants. Pour ces faits, Il est incarcéré à la prison de Jamioulx du 6 décembre 1995 au 20 mars 1996


L’affaire Dutroux :


Vidéo affaire : https://www.youtube.com/watch?v=59uqW8XRiw0


Le 13 août 1996, Dutroux est arrêté avec Michelle Martin et deux complices dans ce qui devient « l'affaire Dutroux ».

Par sa nature, l'affaire connaît un retentissement international, soulignant les dysfonctionnements de la justice et de la police belge.

En avril 1998, Dutroux parvient à s'évader lors de son transfèrement au palais de justice de Neufchâteau ; il est rattrapé quelques heures plus tard dans les bois de Chiny. Ce nouvel incident provoque une vague d'indignation en Belgique et deux ministres sont contraints à démissionner. La médiatisation de l'affaire incite également le législateur à engager une réforme du Code pénal avec la promulgation de la loi du 17 juin 1998.

Le 17 juin 2004, Marc Dutroux est condamné à l'emprisonnement à perpétuité, assortie d'une mise à disposition du tribunal d’application des peines de 10 ans, pour cinq assassinats, pour être le chef d'une association de malfaiteurs impliquée dans des enlèvements d'enfants, de séquestrations, de viols avec torture et de trafic de drogue. Il a la possibilité de demander une libération conditionnelle après 15 ans derrière les barreaux.


Sabine et son témoignage :



Il est 7 h 30 à Kain, le 28 mai 1996. Sabine, 12 ans et demi, pédale sur le chemin de l'école. Un vieux camping-car la dépasse, elle est happée à l'intérieur.

Un homme la plaque sur un matelas tandis qu'un autre charge le vélo.

Dutroux, son complice Lelièvre et leur petite victime filent à Marcinelle, là où Julie, Melissa, Ann et Eefje sont déjà mortes de faim, de soif et de solitude.

« Il m'a fait avaler des pilules, j'étais dans le gaz, raconte Sabine, mais je posais plein de questions. Tout ce qui m'intéressait, c'était savoir qui étaient ces deux gars et ce qu'ils voulaient. » Une heure après, elle est enchaînée sur un lit, nue, à l'étage de la maison de Marcinelle. Dutroux la regarde. « Il m'a dit qu'il m'avait sauvé la vie, qu'un méchant chef qui en voulait à mon père parce qu'il était gendarme allait se venger sur moi. »

Elle a 12 ans et demi, et croit « le monsieur » qui la viole.

Comme elle le croit quand il l'emmène à la cave « dans une super cachette ».

« Au début, j'ai été contente, je me disais que là, on ne pourrait jamais me trouver. » Dans ce « trou », enfermée des semaines entières, elle se nourrit de conserves avariées, de lait tourné et de pain moisi.

Dutroux ne l'en sort que pour « faire sa petite affaire, vous me comprenez », ou lui faire nettoyer la maison. «J'étais sa femme, sa petite bonniche, Cendrillon par terre. Il me disait "sois sage, fais ce que je veux, sinon tu es morte", m'obligeait à regarder les pornos de Canal +. Ça ne m'intéressait pas du tout, j'avais ça en live. Je fixais le plafond. »

Parfois, Dutroux part « en mission » sans annoncer son retour.

Sabine reste seule dans la cave de 2 mètres carrés : « Dans un sens, j'étais contente, car j'avais la paix. Mais j'avais encore moins de chances de manger et de me laver. »

Quand il revient, la vie recommence : « Quand j'avais fait plaisir à monsieur, j'avais droit de regarder la télé, Intervilles ou le Château des oliviers. Mais jamais le journal. »

Après une semaine, elle s'est crue perdue. « Tes parents ne veulent pas payer la rançon », a dit Dutroux.

Sabine tient un journal, sur son agenda de classe. Certains jours sont marqués d'une croix, « quand Dutroux m’embêtait », d'autres d'une étoile, « quand il me faisait très mal ». Elle dessine, invente des mots croisés, rédige des menus imaginaires et de longues lettres à ses parents. Des dizaines de feuillets noircis de son écriture d'écolière ont été retrouvés sous un tapis, à Marcinelle. Elle y décrit la vie dans « le trou », les sévices, les heures à regarder bouger les aiguilles de sa montre, ses émois d'adolescente. Optimiste et pleine d'humour, elle ne se plaint jamais, et demande souvent pardon. Dutroux lui faisait croire que les lettres arrivaient à destination, mais que ses parents l'avaient oubliée. Il lui faisait passer leurs « réponses », inspirées par ce qu'il lisait : « Ils ont ouvert la piscine pour l'été... ta mère dit qu'il faut que tu aimes le sexe... » A Marcinelle, elle ne réclame plus qu'une copine.

Terrorisée. Celle-ci arrive le 9 août. Blonde, jolie, comme elle. Terrorisée d'avoir été enlevée, droguée, et de se retrouver nue et enchaînée à un lit, Laeticia reconnaît Sabine, dont le visage circule dans toute la Belgique depuis deux mois. Bientôt, elles se retrouvent toutes deux dans la cache, sans savoir que Dutroux a été arrêté. Le 15 août, «il y a eu un énorme bazar là-haut. On a cru qu'ils venaient nous tuer. On a entendu la voix habituelle de Dutroux, "c'est moi". On est sorties et on lui a dit merci, car on pensait qu'il était revenu nous sauver. » Sabine éclate de rire : « Il nous a bien eues sur ce coup-là !» Dans la cage, l'accusé ne bouge pas.




Marc Dutroux demande plusieurs fois et toujours sa libération :



Marc Dutroux
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