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Michel Fourniret

Tueur en série

auteur de crimes commis principalement sur des jeunes filles en France et en Belgique.


Surnommé dans un premier temps le « Forestier des Ardennes » (il s'est prétendu forestier auprès des policiers, un métier qu'il n'a en fait jamais exercé), puis « l'Ogre des Ardennes », « le Tueur des Ardennes », « le Monstre des Ardennes », il est arrêté en Belgique pour une tentative d'enlèvement d'une fillette en juin 2003. Après enquête des faits qu'il a pu commettre en Belgique et la découverte des crimes commis en France, il est extradé le 9 janvier 2006 vers la France. Plusieurs fois reporté, son procès se conclut par sa condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible pour cinq meurtres et deux assassinats de jeunes filles en France et en Belgique, les justices française et belge s'étant mises d'accord pour un procès unique. Des enquêtes se poursuivent pour d'autres affaires.


En plus des sept meurtres à l'origine de sa condamnation, il en a avoué trois supplémentaires dont l'un pour lequel l'enquête se poursuit. Il est en outre soupçonné d'en avoir commis plusieurs autres. Certains de ses actes ont visé des filles mineures, dont trois âgées de moins de quinze ans et une de douze ans, ce qui le fait entrer dans la catégorie des crimes pédophiles. Son épouse, Monique Olivier, née le 31 octobre 1948, est accusée de complicité de meurtre et de non-dénonciation de meurtre dont elle avait connaissance. Elle est jugée en même temps que lui et condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 28 ans.


Enfance et adolescence :

Il est né le 4 avril 1942 dans un milieu ouvrier à Sedan, où il a passé son enfance. On sait très peu de choses à ce sujet, car il n'a pas voulu détailler cette période de sa vie auprès des enquêteurs.

Il a eu une sœur et un frère, tous deux plus âgés que lui : Huguette (morte en 2002), et André. Il aurait été très marqué par la vision de sa sœur déféquant dans un seau et a plus tard déclaré : « Pour moi, une femme, ça ne défèque pas. C'est dégradant, ce n'est pas à la hauteur de l'image de la sainte Vierge ».

Son père travaille comme ouvrier métallurgiste à Sedan. Il est décrit comme alcoolique et absent. Il divorce de sa femme à la santé mentale défaillante et obtient la garde de ses trois enfants.

Michel Fourniret est décrit par ses camarades de classe comme fourbe, voleur de stylos, de portefeuilles et de livres.

« Dans l'adolescence, il trépignait de plaisir après avoir fait ses petites conneries perverses » qui lui vaudront d'être battu par ses camarades ou les surveillants de son école.


Vie d'adulte :

Joueur d'échecs et passionné par la littérature, il est décrit comme intelligent, citant Dostoïevski, Rilke, Camus. Il sert dans les commandos de l'Air en Algérie puis se tourne vers des métiers techniques et devient ouvrier-fraiseur et menuisier.


Il se marie en 1964 et a son premier enfant. En 1967, il est condamné pour la première fois à de la prison avec sursis pour agression sur mineures. Sa femme demande le divorce. En 1970, il se remarie, mariage qui sera suivi de la naissance d'un fils puis de jumelles.


Entre 1966 et 1973, il est condamné pour des faits de voyeurisme et de violence commis à Nantes et à Verdun. Il est incarcéré le 25 mars 1984 pour une dizaine d'agressions et viols sur mineurs en région parisienne et condamné le 26 juin 1987 par la cour d'assises de l'Essonne à sept ans de prison dont deux avec sursis, condamnation assortie de trois ans de mise à l'épreuve. Entre-temps sa seconde épouse a demandé le divorce.


Arrestation :

Le 26 juin 2003, à Ciney, non loin de Namur, en Belgique, Michel Fourniret enlève en voiture Marie-Ascension, 13 ans, sur le chemin de l'école. Comme pour ses autres crimes, il utilise la ruse, indiquant à la fille qu'il cherche l'école. La fillette lui montre la direction mais refuse de monter dans le véhicule. Fourniret prend alors une moue indignée et avec un air de professeur, lui dit : « Ce n'est pas bien de ne pas faire confiance aux gens ! ». Cette phrase et le ton employé convainquent alors Marie-Ascension. Mais à peine montée dans la voiture, Fourniret la saisit brutalement, la ligote, la jette à l'arrière et redémarre. Alors que le véhicule marque un stop à un carrefour, à Beauraing, à une dizaine de kilomètres du lieu de l'enlèvement, Marie-Ascension réussit à ouvrir la porte arrière et à s'échapper. Prise en charge par une automobiliste, ils croisent alors la fourgonnette de Fourniret qui avait fait demi-tour, probablement pour retrouver la fille L'automobiliste note la plaque d'immatriculation de la camionnette C 15, ce qui permet l'arrestation du criminel. Il a alors 61 ans.Lors de l'enquête, les policiers belges apprennent par la police française les antécédents de Fourniret. Ils relancent alors les enquêtes sur les disparitions récentes d'enfants en Belgique. Après un an d'interrogatoires sans succès, le couple ayant organisé sa défense pendant les séances (enregistrées) du parloir, Michel Fourniret est sur le point d'être relâché. Mais Monique Olivier, après quelque 120 interrogatoires, craque et révèle en juin 2004 une partie du parcours criminel de son mari. Le 29 juin 2004, elle est placée sous mandat d'arrêt pour non-assistance à personnes en danger et, le 30 juin 2004, son mari confesse six assassinats lors d'aveux filmés.


Meurtres avoués par Fourniret :

  • Isabelle Laville, adolescente de 17 ans, enlevée par le couple Fourniret à Auxerre le 11 décembre 1987, alors qu'elle revenait du collège. Son corps a été découvert en juillet 2006, 19 ans après les faits, au fond d'un puits à Bussy-en-Othe dans la campagne auxerroise après des recherches de la gendarmerie sur quelques indications de l'emplacement données par Fourniret. La gendarmerie a dû procéder à un déblaiement sur 30 mètres de profondeur, le puits ayant entretemps été comblé par la commune. Ce meurtre fut un temps attribué à Émile Louis, autre tueur en série de la région.

  • Farida Hamiche, femme de 31 ans, compagne de Jean-Pierre Hellegouarch, ancien compagnon de cellule de Fourniret disparue depuis le 12 avril 1988. Il avoue l'avoir tuée pour mettre la main sur une partie du magot du gang des postiches dont Hellegouarch était proche, faisant accuser Farida Hamiche du détournement. Lors du procès d'assises, il réitère ses aveux et accuse en outre Monique Olivier d'avoir participé au meurtre, ce qu'elle nie. Il aurait acheté son château du Sautou avec l'argent provenant de ce magot. Le corps de la victime n'a pas été retrouvé et l'enquête se poursuit.

  • Marie-Angèle Domèce, 19 ans, disparue le 8 juillet 1988 à la sortie du foyer Leclerc de Fourolles à Auxerre. En mars 2008, le tueur en série avait été mis en examen dans cette affaire, dénoncé par Monique Olivier, qui s'était par la suite rétractée. La cour d'appel avait finalement ordonné un non-lieu à l'encontre du tueur en série dans cette affaire et celle de Joanna Parrish, le 14 septembre 2011. Fourniret avoue finalement ce meurtre en février 2018 mais le corps n'a jamais été retrouvé.

  • Fabienne Leroy, jeune femme de 20 ans, disparue le 3 août 1988 à Chalons-en-Champagne, dont le corps fut retrouvé plus tard dans des bois environnants ; elle avait été violée et tuée par balle. Fourniret aborda la femme sur le parking d'un supermarché en lui demandant de le conduire chez un médecin, Monique Olivier alors enceinte avait fait croire à un malaise.

  • Jeanne-Marie Desramault, étudiante de 22 ans, disparue le 18 mars 1989 à Charleville-Mézières. Son cadavre fut retrouvé sur la propriété de Fourniret sur indication de ce dernier en juillet 2004. Fourniret l'avait rencontrée dans le train entre Paris et Charleville-Mézières et avait avec sa femme réussi à l'attirer chez lui.

  • Élisabeth Brichet, une Belge de 12 ans. Elle a disparu de Saint-Servais (près de Namur) le 20 décembre 1989. Le couple l'aurait repérée alors qu'elle se rendait au domicile d'une amie et aurait attendu qu'elle en ressorte. Prétextant que leur bébé était malade, lui et son épouse ont demandé à la fillette de les accompagner chez un médecin. Après l'avoir violée, il la tuera 36 heures plus tard chez lui28. On a longtemps cru que son enlèvement était le fait de Marc Dutroux, jusqu'à ce que Fourniret mène la police sur le lieu en juillet 2004 où il l'avait enterrée, dans sa propriété du château du Sautou.

  • Joanna Parrish (en), femme britannique de 20 ans, lectrice d'anglais au lycée Jacques-Amyot d'Auxerre, retrouvée le 17 mai 1990 dans une rivière à Moneteau (Yonne) après avoir été violée, battue et étranglée. En mars 2008, le tueur en série avait été mis en examen dans cette affaire pour assassinat. La cour d'appel avait finalement ordonné un non-lieu à son encontre le 14 septembre 2011. Un an plus tard, elle avait annulé l'ordonnance de non-lieu dans l'affaire Parrish et demandé aux juges de rouvrir l'instruction sur la base de nouvelles pistes. Fourniret avoue les faits en février 201827.

  • Natacha Danais, fille de 13 ans, disparue le 24 novembre 1990 à Rezé dans la banlieue sud de Nantes. Fourniret et son épouse s'étaient rendus à Nantes ce jour-là, Fourniret devant répondre à une convocation du tribunal. À la sortie de l'audience, le couple croise la fillette sur le parking du centre commercial E.Leclerc « Atout Sud » et l'enlève. Le corps de l'adolescente est retrouvé quelques jours plus tard, poignardé, dans les dunes de Brem-sur-Mer16 à 70 km de Nantes. À l'époque, Jean Groix, vétérinaire et militant breton, fut soupçonné. Il habitait en face du domicile de la fillette qu'il connaissait et possédait une fourgonnette blanche similaire à celle de Fourniret, telle que l'avait décrite la sœur de Natacha. Il sera incarcéré à la suite de la découverte fortuite, lors d'une perquisition dans son cabinet pour l'affaire Danais, de trois Basques qu'il hébergeait, membres supposés d'ETA ; Jean Groix s'est suicidé en prison quelques semaines après son incarcération.

  • Céline Saison, femme de 18 ans qui disparut le 16 mai 2000 à Charleville-Mézières alors qu'elle venait de passer une épreuve du bac. Son corps fut retrouvé en juillet 2000 en Belgique.

  • Mananya Thumpong, fille de 13 ans, française d'origine thaïlandaise disparue le 5 mai 2001 à Sedan, alors qu'elle revenait de la médiathèque16. Ses ossements ont été retrouvés en mars 2002 en Belgique, dans le bois de Nollevaux, à une trentaine de kilomètres de Sedan.

  • Estelle Mouzin, enfant de 9 ans, française, disparue le 9 janvier 2003 à Guermantes (Seine-et-Marne) en rentrant de l'école. Michel Fourniret avoue son meurtre le 6 mars 2020, dix-sept ans après sa disparition.



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